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1000-1100

On note, d'après un cahier manuscrit du XIème siècle, des Archives de la Loire, la présence d'une famille BERNE (Berno en latin) à Colombier en-dessous du Mont-Pilat.
N.B. C'est dans cette commune (dépendant en majeure part d'abord d'Argental puis de Saint-Sauveur puis encore de Bourg-Argental) que l'on trouve, en particulier, un lieu dit "Les Bernes".

1095 Présence d'un Guillaume Berne (Vuglielmus Berno) diacre, dans le Cartulaire de Saint-Sauveur-en-Rue.

1118

Hugues de Pagan, baron d’Argental, part pour la seconde croisade. Il créera, à son retour, le fameux ordre militaire des Templiers (Abbé Seytre, Histoire de Bourg-Argental, document manuscrit du 18° siècle).

1251 La mention de "Petrus de Vernali" (Vernaly) cité dans le Cartulaire de Saint-Sauveur, nous apprend l'existence, dès cette époque, de ce hameau où nos ancêtres BERNE passeront environ 130 années. On note une autre mention de Petrus de Vernali en 1255 et la mention de Jaucerandus de Vernali en 1284.

9 Août 1275

Transaction du Baron d’Argental avec les représentants de Bourg-Argental qui a servi depuis de fondement aux franchises, libertés et de règlement pour les servitudes que les dits seigneurs pouvaient exiger de leurs sujets. (Histoire de Bourg-Argental, Abbé Seytre)

1296

Le Viennois de la rive droite du Rhône devient « Forez Viennois » avec le mariage d’Alix de Vienne, fille du Dauphin. Elle épouse Jean I°, Comte de Forez qui reconnaît la souveraineté du suzerain, l’Archevêque de Vienne, pour ces territoires.

XIV° siècle

Un « pouillé » du diocèse de Vienne concernant l’archiprêtré d’Annonay nous apprend que le prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue est le deuxième contributeur avec 300 livres sur les 929 que rapporte l’ensemble des églises et monastères. On peut comparer avec les 6 livres que rapporte l’église de Saint-Sauveur-en-Rue ou les 15 livres de l’église de Bourg-Argental (Abbé Batia, Le Forez Viennois, édité vers 1930).

1356 Guillelmus Berno est mentionné dans un manuscrit de Bourg-Argental (source M.F. Quiblier).

1390

Le Prieur de Saint-Sauveur-en-Rue fait fortifier le prieuré par crainte des Anglais (Batia op.cit.).

3 Décembre 1526

Un Jean Berne se trouve parmi les 53 protagonistes recensés par le notaire Antoine Boyron d'Annonay dans une transaction faisant suite à un lourd désaccord entre les habitants de Saint-Sauveur-en-Rue et le Prieur seigneur du lieu.
Ce "Jean Berne" était-il le père de Jean Ier ?
N.B. 3 notaires de Saint-Sauveur et Bourg-Argental se trouvent parmi les témoins
.

Vers 1540

Naissance de Jean Ier Berne, notre premier ancêtre certain avec une filiation appuyée sur des documents notariaux ou d'État Civil
.

Vers 1545 Naissance d'Anne Panel, future épouse de Jean Ier Berne.

1561
Les Guerres de Religion ensanglantent la France. Le calvinisme se développe en Ardèche.
Commencement des « troubles de la religion » à Bourg-Argental (Seytre op. cit.).


Vers 1565

Mariage de Jean Ier, laboureur à Gerlande et de Anne Panel à Bourg-Argental
.N.B.. Il y avait encore à Gerlande, à la fin du siècle dernier, une famille Berne qui possédait des terres à Colombier.

Septembre 1568

« A Annonay, les églises des Cordeliers et de Sainte-Claire sont brûlées, le prieuré et l’église rasés, les cloches brisées » [par les Huguenots](Batia op. cit.).

1569-1570

« Coligny ramène les débris de son armée dans le Midi puis traverse le Vivarais pour remonter vers le nord. Il s’arrête trois semaines à Saint-Etienne pendant lesquelles ses soldats dévastent l’Abbaye de Valbenoîte en mai 1570 » (Batia op. cit.).

1574
« Incendie de Maleval par les protestants puis ils surprennent  Annonay » (Batia, op. cit.).

Vers 1580

Naissance de Jehan Berne (dit Bordon) , fils de Jean Ier et futur père de Barthélémy Ier..

1584-1595
« Ce fut surtout sur la fin du règne d’Henri III et au commencement de celui d’Henri IV que la ville de Bourg-Argental eut beaucoup à souffrir de la part des uns et des autres (catholiques et religionnaires). Ce fut malgré elle qu’elle se vit entraînée dans le parti des Ligueurs et obligée de suivre la destinée de Lyon, la capitale du Gouvernement qui, après la mort tragique des Guises, s’étaient déclarée et s’était donnée avec le reste de la province à Charles Emmanuel de Savoie, duc de Nemours » (Seytre op. cit.).

8 Mars 1585

Contrat de mariage entre Marguerite Berne, sœur de Jehan et Barthélémy Germa devant Maître Mayol où l'on apprend que les parents de Marguerite (et donc de Jehan) sont Jean Ier Berne laboureur de Gerlande à Bourg-Argental et Anne Panel.

1585-1586

Disette dans le Vivarais et le Velay. « A la famine succède la peste l’année suivante : 1200 morts à Condrieu en 3 mois » (Batia op. cit.).« 
La cherté y fut si grande que le pauvre peuple était obligé de manger du pain fait avec le marc de raisin, la fougère, l’écorce de hêtre et les noyaux d’amande.
Achille Gammond dit dans ses mémoires que vers août 1586, il n’était demeuré à Bourg-Argental que 20 à 25 hommes » (Seytre op. cit.).

17 Février 1588

Les sieurs de Chambaud et Saintres, à la tête de 5 ou 6 hommes, pillent les faubourgs de Bourg-Argental.

Avril 1590

« Le Comte de Ventadour, à la tête d’un corps d’armée tout composé de Huguenots vint se présenter devant Bourg-Argental et s’en rendit maître. Il la mit au pillage et en exigea toutes les denrées et provisions par des soldats. Enfin, pendant 15 mois que son régiment y resta, il y fit exercer toutes sortes de violences
Mais enfin les troupes du Duc de Nemours… les obligèrent d’en déloger… le 3 juin 1591. Les pauvres habitants avaient été obligés d’essuyer auparavant, trois ou quatre années consécutives, le passage de cinq armées de l’un et l’autre parti »(Seytre op. cit.).

23 Mars 1594

« Capitulation des Ligueurs du château d’Argental réduits sous l’obéissance du roi par Noble Arnaud Bollioud, archer des gardes du corps »… 
Le château fut ensuite démoli, après plus ou moins 800 ans d’existence, par l’ordre d’Henry de Montmorency, connétable de France sur la requête des habitants de Bourg-Argental du 4 mars 1595 qui se plaignaient d’être continuellement foulés par la garnison que le roi y entretenait qui mettait à contribution tout le pays » (Seytre op. cit.).

Vers 1610 Mariage de Jehan Berne et Françoise Coste.
Ils auront six enfants, le dernier étant Barthélémy Ier.
27 Avril 1621 Naissance à Saint-Sauveur de Catherine Quiblier, fille d'André Quiblier et Marie Périlhon. C'est la future épouse de Barthélémy Ier.

28 mai 1623

Naissance de Barthélémy Berne, dernier enfant de Jehan Berne (dit Jehan Bordon) à Colombier dans le hameau de La Valotte.
N.B. Colombier dépend alors du Prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue (en 1242, Guillaume III Pagan, seigneur d'Argental, reconnaît la pleine juridiction du Prieur sur les paroisses de Saint-Genest-Malifaux, Saint Julien Molin Molette et Saint-Pierre-de-Colombier. Charpin-Feugerolles, Cartulaire du Prieuré de Saint-Sauveur.

1627 Recensement des bœufs et vaches à Saint-Sauveur-en-Rue dans les quarante hameaux.
Aucune famille Berne n'y figure.
Vernaly est l'un des hameaux les plus importants: il y a huit fermes dont trois à des familles Quiblier.
12 Mars 1627 André Quiblier, père de la future épouse de Barthélémy Ier possèfe feux paires de vaches.
27 Juillet 1635 Testament, chez Maître Mayol, de Jehan Berne. Son héritière universelle est sa fille Marie Bernou.
9 Mars 1636 Testament de Françoise Coste, femme de Jehan Berne.
14 Mai 1643

Avènement de Louis XIV

31 janvier 1652

Contrat de mariage entre Barthélémy Ier Berne et Catherine Quiblier en présence de Martinol de Colomb qui a une hypothèque sur les biens des Quiblier (beaux-parents de Barthélémy Ier).

Février 1652 Mariage de Barthélémy Ier et de Catherine Quiblier à Saint-Sauveur-en-Rue. Barthélémy vient habiter Vernaly où il reprend la ferme de ses beaux-Parents

22 décembre 1653

Naissance d'un fils de Barthélémy et Catherine, Jean II.

1654 Barthélémy possède deux paires de vaches (1/4 de joug) et paie l'impôt de la taille qui est de 29 livres.
24 Mai 1655 Baptême de Marie Berne, fille de Barthélémy Ier, née à Vernaly. Son parrain est Messire Jean de Colomb, avocat au Parlement, Lieutenant de Saint-Sauveur et avocat du Roi en l'élection de Saint-Étienne.

1er Novembre 1656

Baptême de Denis Berne, fils de Barthélémy Ier, né à Vernaly. Son parrain est Jean Olyer, avocat au Parlement et garde-meuble de l'Écurie du Roi . Sa marraine est la femme de Jean de Colomb.

12 Novembre 1689 Naissance de Jean III, fils de Jean II et d'Anne Rouchouze.
5 Mai 1694 Testament de Barthélémy Ier chez Maître Charbonnel.
Le document incomplet laisse penser qu'il désigne son fils aîné Jean II comme héritier universel. Il lègue en outre trois livres à chacun de ses petits enfants. Son légataire devra faire dire trente messes basses pour le repos de son âme.
11 Mai 1694 Mort de Barthélémy Ier.
16 Juin 1711 Jean III épouse Marianne Perrachon (1686-?). Il meurt deux ans après, le 29 Juin 171, laissant un fils, Claude.

12 Juin 1712

Naissance à Vernaly de Claude Berne, arrière -petit- fils de Barthélémy Ier et fils de Jean III et Marianne Perrachon

18 Janvier 1742 Claude a hérité de la ferme paternelle à Vernaly.
Il signe un contrat de mariage avec Françoise Celle qui apporte, entre autres, dans sa dot, un métier garni à faire ruban.

N.B. On trouve des rubandiers dès le XVIIème siècle dans les monts du Tracol (sans doute en raison de la proximité du Velay où le Duc de Joyeuse, de retour d'Italie, a introduit le tissage du ruban.

30 Janvier 1742 Claude Berne épouse Françoise Celle (1715-1787) à Saint-Sauveur-en-Rue

26 mars 1749

Naissance de Jean-André Berne, notre aïeul, après Jean-Baptiste, son frère aîné.

1752 Le bisaïeul (arrière-grand-père) d'Élisabeth Richard, épouse de Barthélémy II, fait une demande d'inscription à la liste des assistés de l'Hôpital (hospice) de Bourg-Argental. Elle est rejetée.
Il a une fille de quinze ans, un garçon de dix ans (Jean-Baptiste, le futur grand-père d'Élisabeth, quatre chèvres et deux métiers à rubans.
9 Juin 1765 Bail affermé par Claude Berne devant Maître Veyre, notaire à Saint-Sauveur, pour le domaine du Prieuré situé à Vernaly, conclu avec le représentant du Prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue.
24 Janvier 1770 Contrat de mariage entre Jean-Baptiste Berne, fils aîné de Claude Berne et Élisabeth Épalle. Claude Berne et Françoise Celle, ses parents, lui font donation de la maison et des terres de Vernaly, à charge pour Jean-Baptiste d'indemniser ses trois autres frères (Jean, Jean-André (le père de notre trisaïeul Barthélémy) et Jean-Pierre, de 1.300 livres chacun.
6 Septembre 1770 Mariage de Jean-Baptiste Berne et d'Élisabeth Épaille.
13 Janvier 1771 Jean Celle, frère de Françoise Celle exécute la promesse de dot de leurs parents. Claude Berne et sa femme Françoise Celle reversent immédiatement cette dot à leur fils ainé Jean-Baptiste à l'occasion de son mariage.
9 Mai 1771 Testament de Claude Berne (introuvable aux Archives)
18 Mai 1778 Mort de Claude Berne.
Jean-André habite encore Vernaly.
25 Février 1783 Mariage de Jean-André Berne avec Catherine Courbon. Il est laboureur aux Granges de Gimel (Saint-Sauveur). C'est la fin de la présence de nos ancêtres directs à Vernaly. Cette présence aura duré cent trente ans.
Au moment du mariage, le père de Catherine Courbon est laboureur à Gimel. Il est mentionné un contrat de mariage reçu par Maître Veyre le 4 Février 1783.
Jean-André a 34 ans. Fils mineur n’héritant pas du domaine agricole familial mais seulement d’une indemnité de 1300 livres, on peut imaginer qu’il a travaillé dur pour reconstituer un domaine agricole, La Fougère, avant son mariage.
Juin 1783
A moins de quatre lieues de Bourg-Argental, à Annonay, la "machine" des frères Montgolfier s'élance dans les airs pour la première fois…

26 Juillet 1786

Naissance du fils aîné de Jean-André, Jean-Baptiste Berne, (l'aiëul de Gustave Berne), frère de Barthélémy. Jean-André est déjà laboureur à La Grande Fougère.

14 Juillet 1789
Prise de la Bastille. Un mois plus tard, une milice bourgeoise armée est créée à Bourg-Argental. La commune s'oppose (avec d'autres municipalités du Forez) à la création d'un département de "Rhône et Loire" regroupant la ville de Lyon, la province du Beaujolais et le Forez.

7 septembre 1794

Naissance de Barthélémy I I Berne à Saint-Sauveur-en-Rue (pas de précision de lieu).

1804

L'Empire

9 Janvier 1813 Contrat de mariage entre Jean-Baptiste Berne, fils de Jean-André et frère aîné de Barthélémy II, et Elizabeth Berne. Le contrat est signé chez Maître Pourret avec l’assistance de Maître Monchovet. Jean-Baptiste reçoit la garantie d’hériter du maximum prévu par la loi, soit  sa propre part plus un quart du patrimoine des parents. C’est la première génération qui doit régler la transmission du domaine agricole sans le droit d’aînesse.
A cette occasion, est dressé un inventaire détaillé des biens meubles (mais pas immeubles) des parents. Il donne une idée du cadre matériel dans lequel est né Barthélémy.
28 Janvier 1813

Mariage de Jean-Baptiste Berne, petit-fils de Claude Berne et frère de notre trisaïeul, avec Élisabeth Berne, fille de Jean-Claude, petite-fille de Jean-Baptiste et arrière-petite-fille de Claude Berne (né en 1712).
Jean-Claude, son père était encore laboureur à Vernaly.
Hérite t'elle de la ferme familiale de Vernaly ? Il y a un contrat de mariage, sans doute quelques jours avant le mariage, chez Maître Oriol à Saint-Sauveur.

1815

La Restauration
30 Juin 1816 Décès à "La Grande Fougère" de Jean-André Berne dans le domaine agricole qu'il a créé. Il laisse dix enfants dont Barthélémy, notre aïeul.

Vers 1821

Joseph Berne, un des frères de Barthélémy, est tiré au sort, dans le cadre de la conscription, pour faire le service militaire. Son frère jumeau, Jean-Claude, s’engage à le faire à sa place moyennant le paiement d’une somme de 550 Frs à son retour. Finalement, Jean-Claude restera dans l’armée, deviendra « Cuirassier de Bordeaux » puis gendarme à Firminy.

Dimanche 2 Mai 1824

Un glissement de terrain entraîne l'effondrement de la ferme de La Fougère au hameau de Vernaly. Huit personnes meurent dans la catastrophe: Catherine Courbon ( la mère de Barthélémy), Elisabeth Berne la femme de Jean-Baptiste Berne le frère aîné de Barthélémy (Elisabeth était la petite cousine de son mari puisqu'elle était l'arrière petite fille de Claude Berne, le grand père de Jean-Baptiste), trois de ses enfants et trois domestiques. Jean-Baptiste se remarie avec Catherine Chalayer dont il aura un fils, Antoine de qui descend Gustave Berne, l'actuel propriétaire de la ferme de "La Fougère d'en bas". Son fils, Philippe, par son mariage avec une demoiselle Peyrachon, a repris "La Fougère d'en haut" qui était sortie de la famille après le décès d'un grand oncle de Gustave. C'est à proximité de "La Fougère d'en haut" que Philippe Berne a trouvé il y a quelques années le linteau que nous reproduisons dans Les Albums.

14 octobre 1824

Contrat de mariage de Barthélémy II passé devant Maître Monchovet à Bourg-Argental

25 octobre 1824

Barthélémy épouse Elisabeth Richard (1804-1897), blanchisseuse à Bourg-Argental

1825

Naissance du premier enfant de Barthélémy: Marie-Euphrasine

1826 Vente du domaine et de la maison forte du Noharet à des agriculteurs. Ancien fief dont le premier hommage connu remonte à 1475, il était possédé par ka famille de Vernoux depuis 1603.

11 mars 1827

Naissance de Marie-Adélaïde, seconde fille de Barthélémy.

18 mai 1828

Naissance du premier enfant mâle de Barthélémy: Jules

12 Février 1829

Partage chez Maître Pourret de la succession d’André Berne et Catherine Courbon entre cinq des huit héritiers à la suite de la réclamation de quatre des frères Berne : Barthélémy, Jean-Marie, Jean et Jean-Claude. On peut situer la valeur de la succession dans une  fourchette de 30 à 35.000 Frs. Le domaine de la Fougère devait s’étendre sur environ 45 hectares, surface très nettement supérieure à la moyenne des domaines agricoles de la région à cette époque. Nous n’oublions pas que Jean-Baptiste a perdu sa mère, sa femme et ses enfants, sa ferme dans le glissement de terrain de 1824. Il lui a fallu reconstruire et remplacer une bonne partie des biens mobiliers et des outils agraires. Par contre, cet accident survient onze ans après la mort de son père et aucun partage n’avait été entrepris auparavant. On observe, en outre, que Jean- Baptiste aura sa vie durant des problèmes d’argent, empruntant de ci de là. Enfin, on connaît l’honnêteté et la solidarité dont sont capables les quatre frères. Ils sont au fait de la situation et l’on peut penser que, compte tenu de leurs valeurs, ils n’auraient pas fait pression sur leur frère aîné si ce dernier n’avait été capable de les satisfaire, comme la suite l’a d’ailleurs prouvé.
Jean-Baptiste qui détient le patrimoine familial, se décide, près de treize ans après la mort de leur père, à satisfaire la demande des seuls réclamants, à savoir : Barthélémy, menuisier, notre ancêtre ; Jean-Marie, prêtre et vicaire de la paroisse de Saint-Martin-L’Etra ; Jean, ancien militaire et menuisier ; Jean-Claude, Cuirassier de Bordeaux. Curieusement, Antoine, ébéniste à Saint-Etienne et les deux sœurs ne se joignent pas à la réclamation. Y-a-t-il eu  des accords particuliers ? Y avait-il des sentiments plus développés de crainte ou encore d’affection ? Barthélémy se partage un ténement de dix hectares, d’une valeur de 3.000 Frs, avec Jean-Marie. Ce dernier ayant, exceptionnellement, déjà reçu de son frère aîné 2.000 Frs, la part de Barthélémy est de 2.500 Frs. Il rachètera quelques années plus tard à Jean-Marie sa part indivise.
Toute cette histoire nous montre que Barthélémy a créé sa première activité de menuiserie sans l’aide d’un héritage. Celui-ci n’est venu que bien après. D’ailleurs, Barthélémy fera construire une ferme sur son domaine agricole (Domaine de la Saigne), le louera et ne le revendra qu’à la fin de sa vie. Celui-ci n’a donc en rien participé au financement de son envol professionnel.
18 Avril 1830
Jean Berne, un des dix frères et sœurs de Barthélémy, fait quelques jours avant sa mort un testament dans lequel il lui lègue près de la moitié de son patrimoine, soit 1.200 Frs (à lui verser dans les deux ans), plus "toutes les dépenses que lui occasionne ma maladie". Jean remercie ainsi Barthélémy de l'avoir accueilli chez lui pendant toute la durée de sa maladie. Barthélémy ne recevra pas cette indemnisation de ses dépenses et ne la réclamera pas. Il ne recevra les 1.200 Frs de l'héritier universel, son frère aîné, qu'en 1836
1830
La monarchie de Juillet
24 Septembre 1830 Barthélémy achète pour 6.000 Frs la maison d'habitation d'Antoine Lacou, épicier en gros en faillite. Il la revend au même Lacou en 1854 pour le même prix. On apprend que ce dernier en était locataire pendant ce laps de temps. Un bel exemple d'amitié durant une période où, de son côté, Barthélémy était obligé d'emprunter pour financer la construction du site du Noharet.

1831-1834

Insurrections des canuts (tisseurs de soie) à Lyon

1834

Naissance de Léopold, frère de Jules.

22 Avril 1839

Barthélémy, toujours qualifié de mécanicien achète un terrain de 8.600 m2 avec prise d'eau au Pont-Mouillard à Bourg-Argental. C'est le début du rêve industriel. Il a quarante-cinq ans. Trouvant mieux au Noharet, en particulier pour le débit d'eau et la force motrice, il revendra ce terrain pour 6.000 Frs le 3 mars 1849.

1839

Naissance de Marie-Elisabeth

1840

Naissance de Julie-Séraphine (17 mars)

1841

Naissance de Marie-Zacharie

1846

Dot de 2.000 Frs à Marie-Euphrasine, fille de Barthélémy. Elle est versée immédiatment.

20 Août 1846

Barthélémy Berne entre au Conseil Municipal de Bourg-Argental. Il y restera jusqu'à sa dissolution (liée à la fin de l'Empire) le 12 Septembre 1870.

28 Avril 1847

Marie-Adélaïde épouse Jean-François Peyrache. Dot (acquittée en 1870)   de 2.000 Francs .

Février-Juin 1848

La Seconde République

1849

Naissance de Julie-Elisabeth

10 Juillet 1851
Acquisition par Barthélémy  à  son frère Jean-Marie des premiers terrains contigus à la Déôme, au Noharet.
1851 Fondation de la première Société BERNE de fabrication et commerce de textiles. (Cf. les pages Berne, père et fils)

1852
Le Second Empire

11 Mai 1853

Acquisition du petit corps de domaine dans le hameau du Noharet (Bâtiments et 43.350 m2 de terrains) en bordure du ruisseau du Noharet.

28 Décembre 1853 Acquisition complémentaire de terrains au Noharet sur la commune de Bourg-Argental
1853 Cette année là, l'industrie séricole française atteint son plus haut niveau: 26 milliond de Kgs de soie, soit la moité de la consommation. C'est un record qui ne sera jamais plus approché.
Juin 1854 Barthélémy emprunte 10.000 Francs au notaire Monchovet chez le notaire Guétat à Saint-Sauveur.
1857 Jean-Marie Berne (frère de Barthélémy) est curé de Chateauneuf (Loire). Source: Annuaire administratif de la Loire.
18 Mai 1859

Contrat de mariage entre Jules Berne et Maria Gourdon (1858-1914), reçu par Maître Guigal, notaire à Saint-Pierre-de-Bœuf  (Canton de Pélussin). Jules reçoit une dot de 10.000 Frs et Maria n’apporte que son trousseau de 600 Frs. Elle héritera d’une somme de 10.000 Frs en provenance de sa mère, Jenny Colomb, et de ses grands-parents maternels, Jacques Colomb et Marie-Anne Raverot.

Vers 1860

« La maladie des vers à soie ruine les filatures de la région. Elles ont été heureusement remplacées par le tissage des soieries » (Abbé Batia, historien local, fin 19°/début 20° siècle).

1860 Dot de 10.000 Frs, acquittée en 1871, à Marie-Élizabeth pour son mariage.

27 janvier 1860

Naissance du premier fils de Jules: Edouard
Jean-François Peyrache est l'un des témoins de la déclaration de cette naissance.

1860

Création d’une Société en nom collectif : Berne Père et Fils, entre Barthélémy, Jules et Léopold où chacun des associés est intéressé pour un tiers.

6 Décembre 1860 Consentement  de Barthélémy  et de sa femme au mariage de leur fils Léopold Ier (né en 1834) vivant à Paris.
30 Décembre 1860

Contrat de mariage de Léopold Ier Berne par devant Maître Vassal à Paris.
Donation de 10.000 Francs (acquittée en 1871).

25 Mai 1861

Fixation des apports de chacun des associés dans la Société Berne Père et Fils :
Barthélémy apporte l’usine , les métiers de passementerie qui sont au domicile des ouvriers, la clientèle et le fonds de commerce (y compris matériel et mobilier) de la maison de vente de Paris, 4 rue Rambuteau (qui possède un logement puisque c’est l’adresse personnelle de Léopold).Le tout est évalué à 80 000 Francs moins 20.000 dus à ses fils (donations pour leurs mariages).Jules et Léopold amènent en outre 10 000 chacun.
Les parts sont donc :
Barthélémy   80.000 – 20.000  =  60.000
Jules             10. 000 + 10.000 =  20.000
Léopold        10 000 + 10 000  = 20.000 
______
Capital total                              100.000 Frs

Les apports produiront un intérêt de 6% annuel (ce qui confirme la sous-estimation des capitaux réels, le taux habituellement retenu étant de 5%).
31 Mai 1861 Testament de Barthélémy : il lègue à sa femme une rente annuelle de 1 200 Francs.
1862 Dot de 10 000 Frs  (réglée en 1871) pour le mariage de Julie-Séraphine.
1 Avril 1862 Troisième acquisition de terrains pour l’usine du Noharet. Étude Monchovet.

11 Juillet 1863

Naissance de Léopold II, fils cadet de Jules. Il meurt à Vocance en 1949.

1864 Dot de 10 000 Frs  (réglée en 1866) pour le mariage de Marie Zacharie.
1866 Donation à Marie-Adélaïde Peyrache de 1.000 Frs réglés immédiatement.

1867

Exposition Universelle de Paris : Médaille de Bronze (Rubanerie) décernée à Berne Père et Fils malgré l'opposition tacite du comité de la Loire qui n'avait pas jugé bon de présenter cette candidature. C'est vraisemblablement Léopold qui a défendu directement le dossier à Paris.

1868 Dot de 10.000 Frs  pour le mariage de Julie-Elisabeth (acquittée immédiatement).

Septembre 1870

Le Préfet de la Loire nomme une commission municipale dans laquelle entre Jules Berne (en remplacement de Barthélémy).

1871

La Commune

30 Avril 1871

Jules Berne, fils de Barthélémy, entre au Conseil Municipal et devient Premier Adjoint. Il est réélu en 1874 et jusqu'aux élections du 4 Mai 1884. Sa liste est battue par celle des radicaux.En 1878, Jules Berne partagera, avec  un seul autre conseiller le fait d'avoir le maximum de voix (431). Le dernier conseiller élu n'en mobilise que 359. C'est d'ailleurs Antoine Rivière qui a autant de voix que Jules, qui est nommé maire par décret du président de la République..

Juin 1871

Création de l'entreprise Peyrache Frères et Briat à Saint-Didier-en-Velay.
Extrait d'un article de l'Abbé J.M. Chausse vers 1875 :" MM Peyrache Frères et Briat possèdent à Saint-Didier-la-Séauve, leurs magasins et ateliers d'ourdissage, pliage, etc. Ils fabriquent des bourdaloux, rubans et galons nouveautés pour la chapellerie. Ils occupent de nombreux ouvriers. L'établissement de leur maison commerciale ne date que de juin 1871. Ils ont conquis à Saint-Didier toutes les sympathies et ils sont déjà arrivés à une situation prospère..

1 Juillet 1871

Barthélémy « prend sa retraite ».
Dissolution de la Société Berne Père et Fils suivant acte du 25 juillet 1871 chez Maître Monchovet à Bourg-Argental. Liquidation suivant acte du 2 Août 1871 chez Monchovet.
Messieurs Berne Frères (Jules et Léopold) continuent seuls le commerce, affermant l’usine à leur père pour 9 ans moyennant la somme de 3.000 Frs par an mais la raison sociale Berne Père et Fils ne change pas. Barthélémy prête à ses deux fils 50.000 Frs moyennant un intérêt annuel de 5%. Il s’assure ainsi un revenu de :
Location de l’usine            3.000 Frs
Prêt de 50 000 à 5%       2.500 Frs
Total                               5.500 Frs par an

Il conserve la maison d’habitation enserrée dans le site industriel.

Mars 1872

Quatrième acquisition de terrains pour l’usine du Noharett: 18 000 m2  pour 9 900 Frs dans une adjudication de la commune de Bourg-Argental. Somme payée chez Monchovet le 15 Janvier 1875.La superficie totale des terrains de l’usine est maintenant de  38 000 m2.

24 Septembre 1874 L'abbé J.M. Chausse, dans un article paru vers 1875, recense le nom des fabricants occupant des métiers à Saint-Didier-la-Séauve en mars 1872. Il cite en particulier "Berne Père et Fils de Bourg-Argental" qui fait partie des seuls cinq fabricants, avec Peyrache Frères et Briat, à posséder en outre son propre ourdissage Les ourdissages de ces cinq fabricants occupent 42 ouvriers.
L'usine de Saint-Didier de Berne Père et Fils dont il est fait mention sur le papier à lettres de l'époque aurait été installée sur les lieux occupés aujourd'hui par le Crédit Agricole et la nouvelle Pharmacie.
L'usine Berne a été vendue aux environs de 1935
8 Octobre 1874 Vente par Barthélémy, pour 14.000 Frs de son domaine de La Saigne sur la commune de Saint-Sauveur-en-Rue à Messieurs Oriol, père et fils des Chavaneriolles.
4 et 11 Octobre 1874

Léopold  Ier, fils de Barthélémy et frère de Jules est élu au Conseil général alors qu'il habite Paris où il gère la maison de vente BERNE.
Il promet, dans son manifeste d'être présent à Bourg-Argental 8 jours par mois.
Il restera au Conseil Général de la Loire jusqu'à sa mort en 1877.

1 Décembre 1874

Naissance de Marie-Elizabeth Berne, dernière fille de Jules. Elle donnera des soucis à son frère aîné, Edouard. Bien entendu, la transmission orale ne précisera pas leur nature. Etant morte sans enfants, nous ne nuirons à personne en relatant cette imprécision parlante.
Elle épousera le 18 octobre 1897 Claude Antoine Guy, manufacturier à Givors. Et tout finira très bien.

1875

La Troisième RépubliqueIl

23 Mai 1875

Mort de Barthélémy Berne
Les frais funéraires sont de 512 Frs.

1 Octobre 1875

Ouverture de la succession de Barthélémy chez Maître Montchovet. 2 fils et 4 filles sont présents ainsi que les représentants des héritiers Candy et Dervieux : il y a donc 8 parts d’héritage.
L'essentiel de la succession est composé de la "Fabrique" et du domaine du Noharet évalués à 80.000 Frs, des avances d'hoirie (dots) et du prêt aux deux fils d'une valeur totale de 129.000 Frs.
Les "lots" sont d'environ 26.000 Frs par héritier mais ces derniers doivent, chacun, en prélever 3.000 Frs afin d'assurer la rente de 1.200 Frs par an prévue par Barthélémy pour son épouse. Jules et Léopold deviennent propriétaires de la Fabrique et du domaine du Noharet considéré "unanimement" comme une "dépendance indivisible". (C'est le contrôle des eaux toujours indispensable à cette date).
Compte tenu du prêt et des avances que leur avait faits leur père et de la valeur de la Fabrique et du Domaine, les deux frères doivent verser ensemble une somme de 107.000 Frs aux autres héritiers. Ils doivent en outre prendre au compte de la Société 29.000 Frs d'emprunts faits par leur père.
Malgré ces engagements et d'autres pris par Léopold à Paris, la Société est évaluée officiellement huit mois plus tard à 600.000 Frs (Inventaire fiscal de juin 1876).
On peut imaginer que Barthélémy a choisi de privilégier l'entreprise et ses gérants, sous-estimant la valeur de sa succession afin d'éviter l'éclatement du capital. Son père n'avait-il pas fait la même chose pour préserver l'unité du domaine agricole de La Fougère en privilégiant son aîné, Jean-Baptiste ?Léopold habite maintenant 26 rue des Blancs Manteaux au-dessus des bureaux et magasins de la nouvelle Maison de vente parisienne.

1876 Jules et Léopold versent devant maître Monchovet la somme de 20.313 Frs (correspondant à sa part d'héritage) à Marie-Adélaïde Peyrache dont le mari Jean-François est employé à la manufacture d’armes de Saint-Etienne. Ils habitent 29 rue Saint-Charles
1877

Mort de Léopold Ier.
Il laisse un patrimoine de près de 240.000 Frs, supérieur à celui de son père, moins de deux ans avant, effet de la sous-estimation du patrimoine réel de Barthélémy.

1877

Médaille de bronze décernée à Edouard Berne, élève de l'École supérieure de Commerce de Paris

21 Juillet 1877

Acquisition du terrain de l’usine de Saint- Didier-la-Séauve par Jules devant Maître Drevet du même lieu aux époux de La Fayette. « Les constructions ont été édifiées par21 Juillet Jules Berne », dit le notaire lors de sa succession.
22 Mai 1878

Cinquième acquisition de terrains au Noharet. Cette fois par Jules Berne « lui-même en son nom personnel »., pour la somme de 31.550 Francs aux héritiers de Nayme des Oriolles.
C’est sur la parcelle 695 que sera construite la maison blanche de deux étages qui existe encore.
Tout se passe comme si la famille cherchait  encore le maximum de contrôle du ruisseau du Noharet et de la rivière Déôme.

La prairie de la Landonnière où sera construite la maison familiale a une surface de 23.000m2 . Elle est traversée au milieu par le ruisseau du Noharet et elle borde la Déôme.
Le domaine atteint maintenant la superficie  totale de  58.240 m2 (43.350+4.090+800).
Il n’existe plus qu’une parcelle manquante entre le petit domaine du Noharet et les terrains de l’usine pour la constitution d’un domaine d’un seul tenant. D’autre part, deux autres parcelles bordant le ruisseau du Noharet manquent également. L'acquisition de ces trois parcelles permettrait un contrôle total du ruisseau.

Le total de terrains possédés par la famille en 1878 est de :
Petit domaine du Noharet            58.240 m2
Terrains de l'usine                      38.000 m2
Propriété de Jules Berne              22.940 m2

 Total                                         119.180 m2
Soit près de 12 hectares

1878

Exposition Universelle de Paris: médaille d'argent décernée à l'entreprise Berne Père et Fils

31 Juillet 1883 Acquisition par Jules d’une maison dans le centre de Bourg-Argental pour sa mère Elizabeth Richard. Cette maison, achetée chez Maître Viallaton, aux consorts Perdrigeon semble porter le nom de « Maison Perdrigeon ». Elle sera évaluée à 10.000 Frs en 1896.
3 Octobre 1885 Contrat de mariage d'Édouard Berne avec Marie Girod de Bellegarde (1867-1941) devant Maître Budin, notaire à Châtillon de Michaille. Il reçoit de ses parents une dot, versée, de 100.000 Frs, imputable en tant qu’avance d’hoirie pour 70.000 dans la succession de son père et le reste dans la succession de sa mère
1886

Naissance de Marcelle Berne à Paris où son père, Édouard, dirige la Maison de ventes. Il y sera bientôt remplacé par  son  frère Léopold II au retour d'un long stage de deux ans en Angleterre.

18 Janvier 1888 Édouard Berne, fils de Jules et petit-fils de Barthélémy, achète la maison d'Almandet à Bourg-Argental.Elle avait été construite en 1877 par un entrepreneur de Planfoy (à côté de Saint-Étienne) puis vendue en 1882 à la Compagnie du Gaz de Bourg-Argental pour son directeur.
2 Février 1888

Contrat de mariage de Marie Camille Julie Berne avec François Jean Marie Crozat, médecin, reçu par Maître Collet, notaire à Bourg-Argental. Il demeure rue des Plaines au n°45 bis à Givors. Elle reçoit immédiatement une dot de 50.000 Frs, imputable pour 30.000 sur la succession de son père et le reste sur celle de sa mère.

N.B. On notera la différence de dot pour les garçons et les filles : du simple au double. On peut penser qu’à partir du moment où la dot était suffisante pour bien marier sa fille, il devait être considéré que point n’était besoin d’enrichir une autre famille ! On notera également que ces dots étaient reprises au moment de la succession des parents et déduites de la part d’héritage. Elles n’étaient donc, quand elles étaient versées, que des avances. Non versées, elles n’étaient que des garanties que la part d’héritage ne puisse être inférieure quelles qu’aient été les dispositions testamentaires

6 Mai 1888

Edouard Berne est élu conseiller municipal de Bourg-Argental. et siège jusqu'en 1896, année où il retire sa candidature...

1889

Construction de la Tour Eiffel

1889

Médaille d'argent décernée par la Société d'Agriculture, d'Industrie, des Arts et des Belles-lettres du département de la Loire, à Edouard Berne

1889
Charles-
Albin Manzon publie une série d'articles sur la région dans La Gazette d'Annonay. Ces articles seront regroupés dans un livre intitulé Autour d'Annonay, publié en 1901.
Il  mentionne "le fondateur d'une véritable dynastie", Barthélémy Berne, en insistant sur sa descendance prolifique à partir de ses quatorze enfants:
Barthélémy Berne, né en 1794, est mort seulement depuis quelques année; sa femme, née en 1804, et encore vivante il y a fort peu de temps, lui donna 14 enfants qu'elle nourrit tous. Ces enfants se marièrent: 7 gendres et 2 brus vinrent augmenter le nombre et le porter à 23 et ce qu'il y a de plus remarquable encore, dit la personne qui nous signalait ce remarquable phénomène de fécondité humaine, c'est que tous les membres de cette nombreuse famille ont su acquérir l'estime de leurs concitoyens et se faire, la plupart, une place honorable dans la société.

21 Juillet-7 Août 1892

Édouard Berne se présente au Conseil Général. Il est battu par un candidat radical. Il ne se représente plus et restera à l'écart de la politique sectaire et anti religieuse.
Par contre, il n'aurait été que peu ou pas pratiquant et d'après un témoignage de son fils Léopold III, il aurait été anti-dreyfusard..

7 Novembre 1892

Contrat de mariage de Léopold Louis Eugène Berne avec Emma Marie Flavie Thérèse Escoffier devant Maître Pignal, notaire à Villevocance (Ardèche). Il reçoit, comme son frère Jules, la somme de 100.000 Frs imputable pour 70.000 sur la succession de son père et le reste sur celle de sa mère. Ils habiteront d’abord la nouvelle maison blanche de Jules au Noharet, puis au moment de l’ouverture de la succession de Jules Berne en 1896, à Annonay, boulevard de la République.
Jules avait sans doute rêvé que ses deux fils restent associés et s’entendent comme lui s’était entendu avec son frère Léopold I. Plusieurs facteurs ont pu jouer sans qu’il soit possible d’en privilégier un. Dans le désordre, on peut citer l’influence de Marie-Thérèse Escoffier, supportant mal sa belle-famille ou la vie de Bourg-Argental, l’influence de sa famille qui n’ayant pas d’héritier mâle a besoin d’un successeur pour ses affaires, la différence de conception dans la gestion des affaires ou dans la vision stratégique des investissements, le comportement dominateur par tempérament et par sa position d’aîné d’Edouard, son frère ?
En tous cas, la séparation des résidences prélude à la séparation des affaires. Le Noharet sera vendu quatre ans après la mort de Jules.

1893

Mariage de Léopold II (1863-1949), frère d'Édouard avec Marie-Thérèse Escoffier (1873-1967) à Vocance.

1895

Première projection du Cinématographe Lumière.

1895 Mort de Jules Berne

1895

Ouverture de la ligne de chemin de fer Annonay-Bourg-Argental-Saint-Étienne.

4 Août 1896

Liquidation de la succession de Jules Berne devant Maître Rey, notaire à Paris
Cliquez ici pour en savoir plus.

1896

Mort d'Elisabeth Richard (épouse de Barthélémy)
1897

Édouard Berne et un autre industriel de ses amis, peu satisfaits du médecin de Bourg-Argental, proposent à la Faculté de Médecine de Lyon d'aider à l'installation d'un jeune médecin brillant en  lui garantissant un revenu minimum pour les premières années.
Le Docteur Guyotat, candidat à ce poste, n'aura pas besoin de recourir à cette garantie. Il restera toujours dévoué à la famille et aura un tel succès dans le canton que Bourg-Argental lui édifiera une stèle après sa mort, en 1955 à plus de quatre-vingts ans

1899

L'usine du Noharet est vendue à Gustave Martin. Edouard Berne a construit, à Bourg-Argental, une nouvelle usine correspondant à une autre stratégie. Léopold II, son frère cadet, s'est associé avec ses beaux-parents à Vocance où il développera à la fois le moulinage et le tissage.

1899 Edouard Berne est élu au conseil municipal lors d'une élection partielle puis réélu en 1900. Il ne sera pas candidat en 1904 et 1908.
1900 L'entreprise Berne Père et Fils reçoit une médaille de bronze à l'Exposition Internationale de Paris.
1903

Léopold II, fils cadet de Jules et frère d'Edouard Berne agrandit l'usine de moulinage qu'il a rachetée à Vocance pour faire un atelier de tissage.
Le personnel passe  de 80 personnes à une centaine de salariés. L'usine dispose naturellement de dortoirs pour les ouvrières mais aussi de quelques maisons pour l'encadrement

1905

L’usine d’Almandet vient d’avoir le téléphone. Il n’y a pas encore de numéro. Le papier à en-tête de la Société mentionne simplement « Téléphone » en « oblique » pour attirer l’attention.

1906

Mariage en très grandes pompes de Marcelle (1885-1958), la fille aînée d'Édouard avec Alphonse Mulcey (1878-1925). Le boulevard d'Almandet où habitera le jeune couple est décoré de guirlandes et d'arcs fleuris par les ouvriers de l'usine Berne.

 Contrat de mariage Alphonse Mulcey / Marcelle Berne :
Apports de la future épouse donnés par 
Monsieur et Madame Édouard Berne:    
Trousseau de 6 000 Frs
50 000 Frs en espèces
15 000 Frs payables à terme
TOTAL: 71 000 Frs

Apports d'Alphonse Mulcey:
Effets personnels de 500 Frs
16 000 Frs en espèces
Dot en avance d'hoirie de 25 000 Frs donnés par Madame Nublat, sa mère.
TOTAL: 41 500 Frs

N.B. Édouard Berne fait à sa fille Marcelle une donation complémentaire de 10 000 Frs en 1908 et lui fait  construire une maison évaluée à 50 000 Frs dont elle héritera en 1920..
Le jeune ménage dispose d'un patrimoine dont les revenus sont considérés à l'époque comme suffisants pour vivre modestement zvec un seul domestique.

1908

ACTE DE FAMILLE PROPOSÉ PAR ÉDOUARD BERNE

 Création d'une Société en nom collectif: "Berne Père et Fils".

Le capital est apporté par M. et Mme Édouard Berne (450 000 Frs) et M. et Mme Mulcey pour 65 000 Frs (la dot de Marcelle Berne).Sur cette somme, M. et Mme Édouard Berne font les donations suivantes:

Léopold Berne           75 000 Frs
Marcelle Mulcey         10 000 (en plus de la dot de 65 000 Frs)
Yvonne Berne             75 000 Frs
Henri Berne                75 000 Frs

Ces sommes porteront intérêt à 4 %
Les appointements dans la Société sont ainsi fixés:    

Édouard Berne           800  Frs / mois
Alphonse Mulcey       500 Frs / mois
Léopold Berne            200 Frs / mois
N.B. Léopold  n'a pas encore fait son service militaire. Il est débutant.

Les bénéfices, après prélèvement des appointements et paiement des intérêts du capital seront répartis ainsi:
Édouard Berne          50 %
Alphonse Mulcey         25 %
Léopold Berne            25 %

A titre de compensation  pour l'entrée d'Alphonse Mulcey dans la Société, cette dernière paiera les annuités d'une assurance vie de 50 000 frs au profit d'Henri.
Il sera prélevé 3 400 Frs pour la location des meubles et immeubles des usines de Bourg-Argental et de Saint-Didier en Velay au profit d'Édouard Berne qui en reste propriétaire.

N.B. Les ouvriers gagnent entre 300 et 600 Frs par an.
19 Juillet 1910

Léopold Berne obtient son "permis de conduire les automobiles à pétrole".
En alternance avec Alphonse Mulcey, il conduira les deux automobiles Renault qui ont été achetées par la Société.
Grâce à Roland Mulcey, de nombreuses photographies témoignent des voyages et excursions qui furent alors entrepris avec Édouard, sa femme, le couple Mulcey (et ses enfants) et Léopold.

1912 Edouard Berne est élu conseiller municipal. Il devient premier adjoint. Il sera réélu en 1919 et proposé pour le poste de maire qu'il refusera.
11 Avril 1913

Léopold III épouse Jeanne Bertrand à Paris.
C'est par l'intermédiaire de Berthe, la sœur de Marie Girod épouse d'Édouard Berne,  que Léopold a rencontré Jeanne. La mère de celle-ci, Marthe Fromont, est la tante par alliance du mari de Berthe, Eugène Fromont, éditeur de musique à Paris (et notamment de Claude Debussy).
Le jeune ménage habitera boulevard d'Almandet à Bourg-Argental, dans une luxueuse maison qu'Édouard a fait construire en face de celle du couple Mulcey, à proximité de l'usine des Établissements Berne Père et Fils.

31 Juillet 1914

Léopold III est mobilisé au 14ème régiment de dragons à Saint-Étienne. Il est maréchal des logis depuis son service militaire  (1910-1912).
Son régiment participe aux opérations de couverture et entre en Lorraine (alors annexée par l'Allemagne)  le 17 août mais est rapidement obligé de se replier.Après la bataille de la Marne, le régiment est  engagé dans "la course à la mer"  autour d'Ypres.
Léopold Berne est cité à l'ordre de la division pour son comportement lors de la bataille d'Hondeghem et est nommé sous-lieutenant en octobre 1915.
Lieutenant en 1916, il participe à partir de mars 1918 à l'instruction des troupes américaines qui commencent à débarquer en France (sans doute en raison de la parfaite connaissance de l'anglais acquise avant la guerre au service des Etablissements Berne  qu'il a représenté en Grande Bretagne).
Il ne sera  démobilisé que le 2 Août 1919 après cinq années sous les drapeaux. Mais, à la demande de son père très malade, il a obtenu une permission libératoire qui lui a permis dès le mois de mars de s'occuper activement de l'affaire familiale.

19 Juin 1920 Mort d'Edouard Berne. Son fils Léopold et son gendre Alphonse Mulcey prennent la direction de l'entreprise.
1920

Succession d'Édouard Berne:

Patrimoine personnel de Marie Girod (sous-estimé)
Patrimoine personnel d'Édouard Berne (98 000 de donation lors de son mariage plus 96 000 d'héritage).
Communauté:
Maison familiale d'Almandet
Maison familiale des Mulcey
Assurance Vie pour Henri
Donations en avances d'hoirie:
Marcelle Mulcey   81 000
Yvonne Huber     81 000
Léopold               75 000

Créances contre la Société Berne
Portefeuille boursier
Divers mobilier + espèces

TOTAL

  58 000 Frs

194 000 Frs

40 000
50 000
50 000

 
237 000

665 000
252 000
41 000

1 335 000

Le patrimoine global de Monsieur et Madame Édouard Berne était de

 

1 587 000 Frs

Compte tenu du contrat de mariage et du testament d'Édouard Berne, Marie Girod recueille la plus grande partie de la succession (Propriétés et usufruit : 900 000 Frs).

Compte tenu également des avances d'hoiries, les quatre héritiers se partagent environ 200 000 Frs. Marcelle Mulcey devient propriétaire de sa maison.

1925 Mort d'Alphonse Mulcey
1925-1940

Léopold III, fils aîné d'Édouard Berne, entre au Conseil Municipal de Bourg-Argental et devient premier Adjoint (comme son père).Il démissionne le 18 novembre 1928.

Sous l'influence de sa femme, Léopold Berne se passionne pour la modernisation de l'agriculture et acquiert un domaine agricole de 52 hectares en 1923. Il s'efforce d'en faire une ferme modèle  pour les cultivateurs et éleveurs du canton dont les pratiques (comme celles de la plus grande partie du monde paysan d'alors) sont absolument archaïques. Il fait venir des métayers de Suisse et va chercher à Montbéliard des races nouvelles de vaches, mais ses déboires financiers l'amèneront à s'en séparer (avec sa maison) en 1936.
Cette propriété était située à la sortie sud de Bourg-Argental au lieudit Gerlande. Léopold Berne ignorait très vraisemblablement que ses aïeux avaient vécu dans ce lieu plus de quatre sècles auparavant, et c'est donc par hasard, presque certainement, que "la boucle fût bouclée" pour quelques trop brèves années. .
Au début de la guerre de 1939-40, Edouard, le fils de Léopold accompagna son père, en uniforme de capitaine, à son ancien domaine resté inoccupé et le photographia. Vous trouverez cette image dans le chapitre "D'autres images" de notre Album. Un petit clic vous y conduira aussi directement..

19 Juin 1926 Naissance d'Édouard Jean Marie Berne fils unique de Léopold III. Sa mère, Jeanne, meurt en couches.
10 Août 1926

Mariage Henri Berne / Anne-Marie Jacob.
Contrat :

Apports de l'époux:

Divers, vestiaire et mobili
280 actions de la Société Berne Père et Fils
Compte courant dans la Société Berne Père et Fils.
Portefeuille boursier en toute propriété.
Portefeuille boursier en nue propriété.

 TOTAL

  41 000frs
140 000
10  000
58 000
55 000

304 000 Frs

 

 

 

Apports de l'épouse:

 Vestiaire, trousseau et meubles
Assurance
Obligations de la Société Jacob.

  TOTAL

 6 000 Frs
5 000
20 000

31 000 frs

5 Mai 1929

Henri Berne, second fils d'Édouard, entre au Conseil Municipal et y reste jusqu'à la Seconde guerre Mondiale.

Vers 1930 Jean Berne, fils de Léopold II achète une autre usine de tissage à Vocance
1936

Léopold Berne vend sa maison du boulevard d'Almandet.
Henri Berne succède à Léopold dans la direction des Etablissements Berne Père et Fils

1949

Les usines  Berne de Vocance se convertissent au travail du fil synthétique.

19 Octobre 1957

Mort accidentelle d'Henri Berne.

19 Novembre 1957

Décès de Léopold Berne.

1958

Fermeture de l'entreprise Berne Père et Fils de Bourg-Argental après 110 ans d'activité environ.

1966

Camille Berne succède à son père Jean dans l'entreprise de Vocance. Celle-ci sera fermée en 1982. Les deux usines avaient occupé jusqu'à 300 personnes

7 Septembre 1994

Une arrière-petite-fille de Barthélémy II , Monique Heuberger, organise une "cousinade" réunissant près de trois cents descendants de ce lointain aiëul à l'occasion du deux centième anniversaire de la naissance de celui-ci.